La fin approche. Dans 5 jours nous serons au dessus de l'Atlantique en direction d'Ottawa.
Pour l'instant on reprend des forces en Allemagne, de retour aux frontières de la Forêt Noire.
Comment résumer brièvement (j'ai relativement peu de temps à l'ordinateur) plus de deux semaines? Deux des plus belles semaines de notre voyage qui plus est.
Belgique
Passons vite par dessus Bruxelles... Pas que je n'ai pas aimé mais... ma gastro de type bidirectionnelle (je vous laisse imaginer les détails) ne m'a pas permis d'apprécier les spécialités belges, à savoir bière (plus de 2500 différentes! Le Délirium, un bar de Bruxelles, en a 2000 à lui seul), chocolat, frite et gauffre. Deux jours dans sa chambre d'hôtel à boire de l'eau minérale et manger du riz blanc, c'est ce que j'appelle une opportunité manquée.
De plus notre hôtel était situé près de la gare centrale, dans ce qui m'a paru être le quartier multiculturel de la ville. Un peu getho par moment... En sortant de la gare nous avons échangé un regard du type "Qu'est-ce qu'on est venu foutre ici?" Un marché aux puces était en cous de démantèlement et on se serait cru à Johannesbourg, Bombay, ou je ne sais trop où... Je n'avais encore jamais vu une ville aussi sale. Les rues et trottoirs étaient recouverts de papiers, emballages de plastique, fruits et légumes écrasés, quelques pigeons morts par-ci par-là, des sans-abris saouls (dont un avec un bandage ensanglanté à la tête) et des odeurs d'urine et/ou excrément un peu partout. Les dalles des trottoires étaient plus souvent qu'autrement déposées sur le sol sans être fixées par du ciment ou un sellant quelconque ce qui donnait l'impression de marcher sur des quais flottants. Bref, pas le meilleur endroit pour se faire une première impression. Mais une fois la tempête intestinale passée, il nous resta une demie journée pour voir le reste de la ville et nous découvrîmes Bruxelles la charmante. Une ville comme on en voit beaucoup en Europe certes, mais avec un certain style unique grâce notamment à tous ses cafés, restaurants, chocolateries et magasins de bières (dommage que les verres de Kwak soient si fragiles, j'en aurais bien rapporter quelques uns...) Un après-midi ne suffit malheureusement pas à connaître une ville et parler davantage de celle-ci relèverait d'un excès de zèle.
Vint ensuite Bruges, une charmante petite ville médiévale (quoique c'est débatable car elle a tellement été rénovée pour préserver son aspect médiéval qu'en réalité la majorité des bâtiments datent du 19ème et 20ème siècles ) qui peut facilement être parcourue à pied d'un bout à l'autre en vingt minutes. Bien que noyée par une marée de touristes (particulièrement depuis la sortie du film In Bruges...), elle reste agréable à visiter, et si vous connaissez les meilleurs coins il y a moyen d'éviter le pire. C'est là que j'ai finalement pus goûter mes premières bières belges (une pensée pour vous Hélène et Robert), notamment la seule bière brassée à Bruges, la Brugse Zot (excellente!)
Pays-Bas
La question qu'on se pose en arrivant à Utrecht (et probablement n'importe où ailleurs au pays) c'est "Mais pourquoi la planète entière n'est-elle pas comme ici?!"
Oui parce que vraiment le pire défaut que je peux trouver à ce pays c'est la mauvaise démarcation entre les pistes cyclabes et les trottoirs... ça en dit long! (ah et aussi... pourquoi autoriser les scooters sur les pistes cyclables?? beurk..)
C'est un pays surréaliste où le calme côtoie la fête, où la tolérance n'est pas qu'un beau principe constitutionnel mais bien une façon de vivre, où les vélos sont rois, où les gens sont (très) grands, où l'eau, la végétation et la pierre s'agencent sans discorde comme par magie, comme si une intervention divine en avait décidé ainsi. Si le paradis existe, c'est peut-être bien ici?
Seuls les amateurs d'alpinisme doivent se désoler devant un paysage aussi plât.
On dit d'Utrecht que c'est une Amsterdam miniature. C'est en partie vrai, mais elle a également ses propres atouts; Beaucoup moins touristique que sa grande soeur, meilleur marché également (six nuits à Utrecht nous a couté moins cher que quatre nuits à Amsterdam.) De plus le canal du centre-ville est différent des canaux d'Amsterdam; des quais de pierre, environ trois ou quatre mètres plus bas que le niveau des rues, bordent l'eau et habritent de nombreuses terasses, leur porte étant directement dans la paroie rocheuse (et donc les bâtiments sont sous les rues!) De nombreux parcs sont dispersés à travers la ville où parents jouent au soccer avec les enfants, amoureux s'enlacent et étudiants boivent une bière et/ou fument un joint tranquillement.
"L'industrie" de la marijuana est également plus sobre qu'à Amsterdam où coffee shops et autre "smart shops" s'aligent les uns derrières les autres.
Parlant de coffee shops, voici quelques précisions puisque tout le monde pose ces questions de toute façon! Et puis il faut l'avouer, dans ce domaine les Néerlandais ne font rien pour simplifier les choses.
Un coffee shop est un endroit où on peut acheter et consommer de la marijuana et hachish légalement (en fait techniquement non, ce n'est pas légal mais simplement décriminalisé. Mais entre vous et moi, dans les faits la différence est mince.). Depuis 2008 une loi anti-tabac semblable à celle du Québec existe, ce qui donne lieu à de drôles de scènes; il est correct de fumer un joint pur dans l'établissement mais interdit de mettre du tabac (ils ont sorti un substitut de tabac mais j'ai aucune idée en quoi ça consiste exactement) ce qui veut dire que les gens fument un join à l'intérieur puis sorte dehors pour fumer une cigarette..! La vente d'alcool est interdite dans les coffee shops. La possession de marijuana était décriminalisée jusqu'à l'occurence de 60 grammes (!!!) mais suite à des plaintes de la France et de l'Allemagne, ils ont baissé ce chiffre à 30 grammes (!!) question de montrer leur bonne foi. Selon notre guide à Amsterdam (tournée gratuite comme à Berlin, Munich, Barcelone etc.. pas besoin de réexpliquer je crois) la dernière arrestation pour consommation de marijuana au pays remonte à il y a 30 ans. Ce qu'il faut savoir, c'est que le gars arrêté se balladait nu en public.
Il existe certaines déclinaisons des coffee shops, souvent appelés smart shops, head shops ou encore seeds bank. La consommation n'est pas permise dans ces établissements. Généralement les smart shops vendent des champignons magiques (maintenant appelés "truffles" car la France s'est plaint suite à un accident survenue auprès d'une touriste française qui s'est tuée suite à une intoxication... dans les faits c'est la même chose, encore une fois c'était simplement question d'être de bonne foi) et autres drogues douces légales (souvent des stimulants et des aphrodisiaques.) les head shops vendent des accessoires de type pipes, bongs, cendriers, etc etc et les seeds bank vendent des graines de marijuana à faire pousser chez soi (il y a une pseudo science génétique qui m'échappe dans tout ça.)
Un café est ce que nous appelons un bar ou un pub; c'est là on on sert de l'alcool.
Un coffee house est ce que nous appelons un café; c'est la qu'on sert... du café!
Pas trop perdu? J'espère que ça suffira car je crois que je viens de faire fuire mes parents ;-)
Ce qui m'amène donc à Amsterdam. Que dire de plus?
C'est comme Utrecht mais sur les amphétamines.
C'est la culture de Montréal, le dynamisme de Berlin et le pragmatisme suisse.
Il faut éviter le plus possible toute la zone entre la gare centrale et le Dam Square qui est remplie de touristes et commerces assortis (magasins touristiques et fast foods...)
Rembrandt Square est rempli de bars et de cafés (ou cafés et coffee houses devrais-je dire!) et c'est généralement là où l'action se passe! Samedi se déroulait la parade de la fierté gaie (en bateau sur les canaux, plutôt original!) et il y avait un rave à cet endroit de 23h à 5h!
Le Red Light District est injustement associé à la débauche mais il s'agit du plus vieux cartier de la ville et il est véritablement magnifique. Le soir les néons rouges donnent une touche unique aux étroites ruelles et encore une fois la sobriété est de mise.
Notre guide (un natif des Îles Salomons!) nous a expliqué les trois règles d'or d'Amsterdam, les mêmes depuis des siècles qui ont permis à cette ville d'être la puissance économique qu'elle fût.
1. Être discret. (d'où un sobre "coffee shop" au lieu d'un "HERE WE SELL MARIJUANA!!")
2. Faire rouler l'économie
3. Ne faire de mal à personne.
Il parait que si on respecte ces trois simples règles, on sera traité comme un Amsterdamais.
Pour ma part, je confirme!
La ville est d'une propreté déconcertante. Des petits camions sillonent la ville à toute heure du jour et de la nuit pour nettoyer les rues. Il y a même des "déflecteurs d'urine" installés dans les coins des rues afin que des gens un peu trop saouls n'urinent pas dans la rue la nuit (du moins s'ils le font ils vont se mouiller!) et l'eau des canaux est changée aux trois jours (baignade néanmois interdite, il faut vous donner une injection contre le typhus si vous tombez à l'eau par mégarde!)
Statistique du jour : 25 000 vélos sont repêchés chaque année dans les canaux d'Amsterdam.
C'est tout le temps dont je dispose. Et puis je dois bien garder des choses à raconter quand on se verra.
À la semaine prochaine!
Bruxelles
Quelques bières belges parmis tant d'autres.
Bruges
Utrecht
Sabrina dans les rues d'Utrecht
Architecture moderne typiquement néerlandaise.
Amsterdam
Au centre de couleur bourgogne : la plus petite maison d'Amsterdam. De mémoire, 1,8 mètre de largeur. Le gars qui habite là mesure plus de deux mètres!
Non ce n'est pas l'effet d'une drogue, les maisons sont bel et bien croches à Amsterdam.
Parade de la fierté gaie (sous la pluie..)
Un bar La Chouffe. Juste pour toi Marc!
Sabrina dans les rues d'Amsterdam
